Face à la recrudescence des accidents de circulation sur la Route Nationale numéro 1 (RN1), particulièrement sur l’axe Matadi–Muanda via Boma, le ministre provincial en charge des Transports, Maître Édouard Samba, a livré des explications ce jeudi 26 juin 2025 devant les députés provinciaux réunis en plénière à l’Assemblée provinciale du Kongo Central.

Cette intervention fait suite à une motion d’information initiée par le député provincial Mayiza Mbudi Vincent de Paul, qui a soulevé les inquiétudes croissantes de la population sur la multiplication des accidents impliquant des véhicules poids lourds, en majorité en provenance d’Angola. Alerté, le président de l’Assemblée provinciale, l’honorable Papy Mantezolo, a invité le ministre à répondre aux préoccupations des élus.
Des camions angolais mal encadrés sur la RN1

Dans son intervention, le ministre Édouard Samba a d’abord reconnu le flou qui entoure la circulation des poids lourds angolais sur le territoire provincial. Selon lui, la province ne dispose d’aucune donnée officielle sur ces mouvements transfrontaliers, car la coopération relève du gouvernement central : « C’est le ministère des Affaires étrangères qui gère cet accord de coopération avec l’Angola. La province n’est ni signataire, ni informée des clauses », a-t-il déclaré.
Un manque criant de signalisation

Au-delà de l’aspect diplomatique, le ministre a insisté sur l’état défaillant des infrastructures routières, en particulier le manque de balisage sur la RN1, qui expose les usagers, notamment les chauffeurs étrangers, à des risques accrus : « Il y a très peu de panneaux de signalisation entre Kasa Ngulu et Muanda. Cela constitue un danger permanent pour les conducteurs », a-t-il averti.
À en croire Édouard Samba, cette responsabilité incombe à la Société des Péages du Congo (SOPECO), chargée contractuellement de l’entretien de cette route nationale. Pourtant, plusieurs engagements prévus dans le cahier des charges ne sont pas respectés, notamment ceux liés à la sécurité et à la signalisation.
Appel à une action collective pour revoir le contrat

Le ministre provincial a appelé les députés provinciaux à soutenir le gouvernement du Kongo Central dans les démarches à entreprendre auprès des parties signataires du contrat RDC–SOPECO. Il plaide pour une révision urgente du partenariat, estimant que l’inaction de SOPECO contribue à la dégradation de la sécurité routière.
« Nous devons exiger l’exécution des clauses oubliées de ce contrat, car la population paie le prix fort », a-t-il souligné.
Vers une commission de suivi ?

À l’issue de la séance, plusieurs députés ont suggéré la mise en place d’une commission chargée d’examiner le contenu du contrat RDC–SOPECO, en vue d’évaluer les responsabilités et de formuler des recommandations concrètes. Une proposition qui pourrait être débattue lors des prochaines plénières.
Josué Muleli