Lancée pour éradiquer l’insécurité et la délinquance urbaine, l’opération Ndobo s’étend progressivement dans la province du Kongo Central. Après Matadi, Boma et Muanda, c’est à Lukala, dans le territoire de Mbanza-Ngungu, que la police a initié cette campagne. Dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 mars, plusieurs jeunes ont été interpellés, suscitant des réactions contrastées au sein de la population.
Un vaste coup de filet policier

Selon le Major Wilson Epondo, commandant de la police à Lukala, les personnes arrêtées sont issues de différents groupes : des délinquants activement recherchés, des individus surpris dans des lieux de consommation de chanvre et d’alcool, ainsi que d’autres suspectés d’infractions diverses. Parmi eux, on retrouve notamment des jeunes souvent impliqués dans des troubles lors de veillées mortuaires, des événements parfois marqués par des actes de vandalisme et d’agressions.
Une population divisée sur l’opération

L’intervention de la police ne fait pas l’unanimité à Lukala. À en croire la journaliste Marina Nzebo, certains habitants dénoncent des abus et des pratiques douteuses, notamment des arrestations arbitraires et des cas présumés d’extorsion.
« À Matadi, l’opération Ndobo cible les kulunas, mais ici à Lukala, elle prend une autre tournure. On arrête même des innocents et, pour être libéré, il faut payer 150.000 FC. C’est déplorable. De plus, les policiers ont-ils le droit de fouiller les poches des gens ? Ils réclament parfois 50.000 FC, c’est à suivre… », écrit-elle sur son mur Facebook, rapportant ainsi le propos d’un habitant.

D’autres, en revanche, estiment que cette action est nécessaire pour ramener le calme et renforcer la discipline dans la cité. « Il n’y a que ceux qui arrêtent qui savent pourquoi ils le font. Nous, population, devons témoigner sans discrimination et reconnaître la réalité du terrain. Je félicite cette initiative de la police, qui vise à instaurer une discipline populaire », déclare un autre résident.

Entre lutte contre l’insécurité et crainte des dérives
Si l’objectif de l’opération Ndobo reste de sécuriser la ville et de neutraliser les fauteurs de trouble, les divergences d’opinions révèlent une inquiétude persistante sur la manière dont elle est exécutée. La question du respect des droits des citoyens et des potentielles dérives policières reste au cœur des préoccupations.

Alors que les autorités défendent l’efficacité de cette opération, la population attend de voir si elle aboutira à une réelle amélioration des conditions de sécurité sans abus ni bavures.
Josué Muleli