La peur et la colère ont explosé à Mbanza-Ngungu dans la province du Kongo Central lundi 3 février dernier. Un homme, suspecté d’être un infiltré, a été arrêté au village Mbamba avant d’être violemment tabassé par la population. À en croire plusieurs sources, il serait de nationalité « rwandaise » et ferait partie d’un réseau opérant dans ce coin de la province.
Alertés par des habitants méfiants, des jeunes du quartier l’ont rapidement encerclé. Les soupçons se sont transformés en rage. Sans attendre la moindre vérification, des coups ont commencé à pleuvoir. L’homme, impuissant, a été roué de coups pendant de longues minutes avant que certains ne proposent de le conduire à la police. Défiguré, le visage en sang, il a finalement été remis aux forces de l’ordre du commissariat territorial de Mbanza-Ngungu.
L’incident a attiré une foule compacte devant le poste de police. Des habitants, inquiets et curieux, voulaient des réponses. Était-il vraiment un espion ? Faisait-il partie d’un réseau ? Interrogé par un Officier de Police Judiciaire (OPJ), l’homme a tenté de s’expliquer dans une vidéo qui circule déjà sur les réseaux sociaux.
Cette arrestation intervient alors que la tension entre la RDC et le Rwanda atteint un niveau critique. Dans la partie Est du pays, notamment à Goma et dans plusieurs localités du Nord-Kivu, les rebelles du M23, soutenus par Kigali selon Kinshasa, continuent leur progression. Des populations entières sont chassées de leurs terres. Face à cette menace, la psychose gagne du terrain dans d’autres provinces, dont le Kongo Central.
Dans la ville de Mbanza-Ngungu, la police a renforcé les patrouilles nocturnes pour tenter de rassurer la population. Mais cet événement soulève une question brûlante : la justice populaire est-elle la solution face aux infiltrations présumées ? En attendant, l’homme entre les mains de la police devra répondre aux accusations, tandis que la méfiance grandit, alimentée par un contexte national sous haute tension.
Josué Muleli
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