À l’Assemblée provinciale du Kongo Central, la plénière de ce mardi 15 avril s’est ouverte sur une note à la fois solennelle et alarmante. Si le principal point inscrit à l’ordre du jour était l’adoption du calendrier de la session ordinaire de mars 2025, les urgences sociales et les cris de détresse des populations ont rapidement pris le dessus, réorientant les débats vers les réalités du terrain.
Le calendrier, validé par les Honorables Députés, couvre aussi bien des matières législatives que non législatives. Il intègre plusieurs projets d’édits ainsi que des initiatives de contrôle et des enquêtes parlementaires. Mais le Président de l’Assemblée provinciale, l’Honorable Papy Mantezolo Diatezua, a tenu à rappeler que ce programme reste ouvert à l’inclusion de nouvelles matières, surtout celles qui relèvent des préoccupations urgentes de la population.
Et justement, ce sont ces préoccupations, exprimées à travers des motions d’information, qui ont animé les échanges lors de cette plénière.
Kasangulu entre urgence humanitaire et crise environnementale

Premier à intervenir, l’Honorable Vice-président Joseph Nsalambi Ngabankita a dressé un tableau sombre de la situation à Kasangulu. Dans sa première motion, il a alerté l’hémicycle sur l’état d’urgence humanitaire causé par les fortes pluies ayant provoqué d’importantes inondations. Des dégâts matériels considérables ont été enregistrés, plongeant des familles entières dans la précarité.
Dans une seconde motion, le même élu a tiré la sonnette d’alarme sur un autre danger : la pollution de la rivière Luvumu, toujours à Kasangulu. Une situation qui menace directement la santé des populations riveraines et pose un grave problème environnemental.
Matadi oubliée dans les recrutements et privée de services de base

L’Honorable Ruphin Kisilu, élu de Matadi, a quant à lui dénoncé avec fermeté le récent processus de recrutement à la direction provinciale de l’OCC (Office Congolais de Contrôle). Selon lui, aucune des nouvelles recrues ne serait originaire du Kongo Central, ce qui alimente un sentiment d’exclusion parmi les jeunes diplômés de la province.
L’élu a également mis en lumière les difficultés persistantes de la population de Matadi à accéder à l’eau potable et à l’électricité. Il a ainsi demandé au Bureau de l’Assemblée d’inviter les directeurs provinciaux de la REGIDESO, de la SNEL et de l’OCC pour une audition en plénière.
Luozi : une route coupée, trois secteurs isolés

De son côté, l’Honorable Wasi Misuala Daniel a attiré l’attention de l’Assemblée sur la coupure de la route Luozi – Kinkenge. Une artère vitale qui traverse trois secteurs et dont l’état de délabrement complique sérieusement la vie des habitants. Les conséquences sont aussi bien économiques que sociales, a-t-il souligné, en invitant le gouvernement provincial à une intervention rapide pour soulager les populations concernées.
Vers une session de vérité ?

Cette plénière a marqué une rupture avec les débats souvent trop éloignés des réalités locales. En mettant les souffrances des populations au centre de l’agenda parlementaire, les élus provinciaux ont posé les bases d’une session qui pourrait marquer un tournant dans la manière dont les institutions écoutent et réagissent aux urgences du quotidien.
Reste maintenant à transformer ces cris d’alarme en actions concrètes. La balle est désormais dans le camp du gouvernement provincial.
Josué Muleli