La pratique du Salongo, ces travaux communautaires obligatoires, fait officiellement son retour dans le territoire de Songololo en province du Kongo Central. L’annonce a été faite dans un communiqué officiel lu le dimanche 1 juin 2025 par Innocent Mavungu Mboko, administrateur du territoire adjoint en charge des questions politiques et administratives (ATA POLAD), actuellement assurant l’intérim de l’administrateur titulaire, Evariste Kazadi.
Selon ce communiqué, la participation au cantonage manuel est désormais obligatoire sur toute l’étendue du territoire. Il s’agit, selon les autorités, de relancer une tradition locale de travail collectif, souvent utilisée pour l’assainissement des milieux, l’entretien des routes ou d’autres actions à impact communautaire.
« Il est demandé aux chefs de secteurs, de groupements, de quartiers, ainsi qu’aux chefs ou ducs des villages et avenues d’assurer la supervision du Salongo », a déclaré l’administrateur ad intérim, soulignant l’importance du rôle des autorités locales dans l’exécution de cette mesure.
Refus assimilé à la rébellion

Le ton du communiqué est clair : toute personne qui refusera de participer au Salongo sera considérée comme en rébellion contre l’autorité territoriale.
« Le refus de prendre part à ces travaux sera qualifié d’outrage à l’autorité établie », a précisé Innocent Mavungu.
Il a ajouté que les récalcitrants seront déférés devant le commandant local de la Police nationale congolaise (PNC) pour y subir les sanctions appropriées.
Les autorités politico-administratives et coutumières ont donc été instruites de veiller à l’application stricte de cette directive, avec l’appui des services de sécurité.
Une mesure assumée, mais potentiellement controversée

Le Salongo, pratiqué depuis des décennies en République démocratique du Congo, suscite des réactions partagées. D’un côté, il est vu comme un outil de solidarité communautaire et de développement local, notamment dans les zones où les moyens publics sont limités. De l’autre, certains critiquent le caractère contraignant de cette participation, surtout quand des sanctions sont évoquées.
Pour l’administration de Songololo, le retour du Salongo répond à un besoin d’ordre, de salubrité et de mobilisation citoyenne. Reste à observer comment cette mesure sera appliquée sur le terrain et si la population répondra à cet appel sans heurts.
Josué Muleli