Le député national Jonas Tsundu Tsundu, élu de Lukula dans la province du Kongo Central, est sorti de son silence face à des propos jugés outrageants à l’endroit de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka. Dans une déclaration publique, il a exprimé son indignation après que cette dernière aurait été qualifiée de « Karaba la sorcière » par un membre du gouvernement, en l’occurrence le ministre national de la Justice.

Refusant de banaliser cette sortie verbale, le parlementaire a condamné avec fermeté ce qu’il considère comme une dérive inacceptable au sommet de l’État. « Quand on est un homme d’État, il y a des choses qu’on ne dit pas », a-t-il affirmé avec gravité, appelant à plus de responsabilité et de retenue dans le discours politique.
Au-delà de la condamnation, Jonas Tsundu s’est interrogé sur la passivité d’une partie de la classe politique face à cette insulte ciblant la Première ministre. « Est-ce que la tolérance est assimilée aux injures ? La démocratie, c’est l’intolérance ? » a-t-il lancé, visiblement préoccupé par la normalisation de discours qu’il juge sexistes et irrespectueux.
Une indignation multiple : député et fils du Kongo

Dans sa déclaration, Jonas Tsundu n’a pas seulement parlé en tant que député national. Il a aussi pris la parole en tant que leader originaire du Kongo Central, exprimant une sensibilité particulière au fait que la Première ministre, première femme à occuper ce poste dans l’histoire de la RDC, est elle-même une fille du terroir. « Est-ce parce qu’elle est une digne fille Kongo que la classe politique reste silencieuse ? Qu’elle ne se solidarise pas ? », s’est-il interrogé.
L’élu du regroupement A/A-UNC a ainsi invité l’ensemble des acteurs politiques, toutes tendances confondues, à condamner avec la même rigueur ce type de propos, qu’ils visent un homme ou une femme, une personne du Nord ou du Sud, d’ici ou d’ailleurs.
Un appel à l’éthique et à la décence en politique

En appelant à un « sursaut républicain », Jonas Tsundu insiste sur la nécessité de préserver un minimum d’éthique dans les échanges politiques. Pour lui, les divergences idéologiques ou les tensions internes ne justifient en rien le recours à l’insulte ou aux propos dégradants, a fortiori lorsqu’ils visent une haute autorité du pays.
L’affaire relance le débat sur le respect des femmes en politique, la décence du langage dans l’espace public et le silence souvent observé face aux dérives verbales au sein même des institutions.
Josué Muleli