Le procès du militaire accusé d’avoir ouvert le feu dans une église à Muanda s’est ouvert ce mardi 13 mai 2025 à Kitona, devant le tribunal militaire de garnison siégeant en audience foraine. Médard Katonzi, adjudant en chef âgé de 69 ans, comparaît pour homicide volontaire, tentative de meurtre et détention illégale d’arme en milieu civil.
Devant les juges, l’accusé a reconnu avoir tiré sur les fidèles de l’Église Chrétienne « Le Chemin », située au kilomètre 5 dans le secteur de Banana, provoquant la mort de deux personnes, dont un nourrisson de quatre mois, et blessant grièvement trois autres. Les faits se sont produits le dimanche 11 mai, à la fin du culte dominical, alors que plusieurs fidèles se trouvaient encore dans l’enceinte de l’église.
Un différend conjugal évoqué

D’après les premiers éléments recueillis par l’enquête, le militaire serait entré dans l’église à la recherche d’une femme qu’il présente comme son épouse, prénommée « Naomie ». Un différend conjugal serait à l’origine de son geste, bien que les circonstances exactes restent encore floues. Pris d’une colère soudaine, il aurait sorti son arme de service et ouvert le feu à plusieurs reprises, semant la panique dans l’assemblée.
Des réactions immédiates

L’assaillant a été maîtrisé par des fidèles et des habitants avant l’arrivée des forces de l’ordre. Blessé à la tête lors de son interpellation, il a d’abord été pris en charge à l’hôpital de Banana, avant d’être transféré à Kitona, où il a été placé en détention provisoire. L’administrateur du territoire de Muanda par intérim, Nicolas Kinduelo Ndombasi, a confirmé l’arrestation et salué la promptitude des services de sécurité.
Une population encore sous le choc

Face au tribunal, l’accusé a admis les faits dans une salle d’audience marquée par une vive émotion. La douleur des familles endeuillées reste palpable, et la population locale attend avec impatience que justice soit rendue dans ce dossier devenu emblématique du traumatisme que peut provoquer la violence armée, même dans des lieux censés incarner la paix.
Prochaine audience prévue le 28 mai
L’affaire a été renvoyée au 28 mai prochain pour la suite des débats. Entre-temps, les avocats de la défense devraient peaufiner leur ligne, tandis que le ministère public entend renforcer le dossier d’accusation. Ce procès, suivi de près tant par les habitants de Muanda que par les responsables religieux, devrait marquer un précédent dans la lutte contre les abus commis par des agents de l’ordre dans des contextes civils.
Josué Muleli