Depuis quelques jours, le Kongo Central ne cesse de faire la Une. Non pas pour ses projets de développement, ses réformes ou ses performances institutionnelles, mais pour une série d’affaires de mœurs qui ébranlent les piliers mêmes de l’administration provinciale. Deux sextapes, deux institutions touchées, et deux révocations tombées comme des couperets.
Après l’affaire Prospère Masamba, expert au gouvernorat, pris en flagrant délit de plaisir solitaire en visioconférence WhatsApp et révoqué par arrêté du gouverneur Grâce Bilolo, c’est au tour de Madame Odette Mbiyavanga, préposée aux indicateurs au cabinet du Rapporteur de l’Assemblée provinciale, de se retrouver au cœur d’un scandale numérique. Sa vidéo, devenue virale le mercredi 14 mai 2025, a conduit à sa révocation officielle dès le lendemain par décision du président de l’Assemblée, Papy Mantezolo.
L’accusation ? Avoir terni l’image d’une province « pétrie de valeurs ». Une expression que l’on retrouve, comme un refrain embarrassé, dans les couloirs de l’administration et sur les lèvres des élus. Mais cette cascade de mesures disciplinaires, si elle témoigne d’une volonté d’assainissement, laisse planer un malaise plus profond.
Observateurs et analystes s’interrogent. La simultanéité de ces affaires, leur contenu soigneusement monté, et surtout, le fait que dans les deux cas le partenaire reste invisible, flouté ou masqué, suscite des doutes. Ces sextapes sont-elles le fruit d’une insouciance naïve ou les symptômes d’un sabotage calculé ? Les rumeurs de pièges tendus pour nuire à certains agents commencent à prendre de l’ampleur.
En toile de fond, une réalité dérangeante : les sextapes se diffusent plus vite que les décisions officielles. Sur les réseaux sociaux, elles éclipsent tout : bulletins, communiqués, et même les actions concrètes de la province. Certains ironisent déjà sur cette tendance, parlant de « communication institutionnelle 2.0 », version non maîtrisée.
Dans ce contexte, la gestion des ressources humaines prend un virage numérique inattendu. Il ne suffit plus d’être compétent, il faut aussi savoir se protéger, gérer son image et, surtout, éviter que l’écran devienne un piège.
À défaut d’un code d’éthique numérique clair, la province semble improviser, réagissant au cas par cas, dans l’urgence et sous la pression de l’opinion publique. Mais pour combien de temps encore ? Et surtout, combien d’autres vidéos attendent dans les tiroirs numériques ?
Ce qui devait rester privé devient politique, et ce qui devrait être confidentiel devient viral. En attendant, le Kongo Central continue de vibrer au rythme des sextapes… et des révocations.
Josué Muleli
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