Le procès de Médard Katonzi, adjudant en chef de 69 ans, poursuivi pour avoir ouvert le feu sur des fidèles de l’Église Chrétienne « Le Chemin » à Muanda, s’est poursuivi le Mercredi 28 mai 2025 devant le tribunal militaire de garnison siégeant à Kitona, en audience foraine. Ce deuxième jour d’audience a été marqué par de nouvelles déclarations du prévenu, qui a reconnu les faits tout en affirmant avoir perdu le contrôle au moment des événements.

Selon les déclarations faites à la barre, Médard Katonzi s’était rendu le 11 mai à l’église située au Km5 dans l’intention de retrouver sa compagne, qu’il accuse de lui avoir dérobé une importante somme d’argent. Un différend aurait alors éclaté, déclenchant une série de tirs dans l’enceinte du lieu de culte. Deux personnes, dont un nourrisson de quatre mois, ont perdu la vie, tandis que trois autres fidèles ont été grièvement blessés.

Bien qu’il affirme être conscient de l’acte commis, le militaire a déclaré ignorer le déroulement exact des faits, évoquant une perte totale de lucidité à l’instant où il a ouvert le feu. Ces aveux, mêlés d’incertitude, laissent planer des zones d’ombre que le tribunal s’emploie à éclaircir.
Dans le cadre des investigations complémentaires, les membres du tribunal se sont rendus au centre hospitalier de Banana où sont hospitalisées les victimes blessées, afin de constater l’étendue des dégâts humains causés par l’attaque. Ils ont également effectué une descente sur le terrain pour comprendre dans quelles circonstances l’accusé disposait de son arme en dehors de ses heures de service. Son chef de poste a été auditionné à ce sujet et a fourni des explications aux juges militaires.

Ce procès, suivi de près par les habitants de Muanda encore sous le choc, soulève des questions importantes sur la discipline militaire, le contrôle des armes et la protection des civils dans des zones où l’armée reste fortement impliquée dans la sécurité publique.
L’audience a été suspendue et le tribunal a fixé la reprise des débats à une date ultérieure. D’ici là, les investigations se poursuivent.

Josué Muleli