À Kimpese, territoire de Songololo dans le Kongo Central, la décision de la Direction Générale des Recettes du Kongo Central (DGRKC) d’imposer l’achat des plaques d’immatriculation pour les motos suscite une vive contestation. Ce jeudi 10 avril 2025, la tension est montée d’un cran lorsqu’un groupe de motocyclistes a manifesté violemment en lançant des pierres sur le bureau local de la DGRKC, situé sur la route nationale n°1, au quartier 4 IME. L’attaque a occasionné des dégâts matériels, notamment la brisure de plusieurs vitres.

Tout a commencé le 2 avril dernier lors d’une campagne de sensibilisation lancée par cette régie financière devant La Tribune de l’ancienne cité. L’objectif était d’informer les motocyclistes de l’obligation de régulariser leurs situations en acquérant des plaques d’immatriculation, conformément aux instructions de l’État.

Mais cette mesure est perçue par les motards comme une imposition brusque et difficile à supporter économiquement. Le prix des plaques, fixé à 30 dollars américains, est jugé exorbitant. « Nous avons déjà du mal à subvenir à nos besoins. Cette exigence ne fait qu’aggraver notre situation », confie un conducteur de moto-taxi ayant requis l’anonymat.
Les protestataires reprochent également à la DGRKC un manque de communication en amont. Selon eux, peu d’efforts ont été faits pour expliquer la portée de cette initiative et accompagner les motards dans sa mise en œuvre. « On aurait pu nous sensibiliser plus tôt, et proposer des modalités plus souples comme le paiement échelonné », soutient un autre manifestant.

De leur côté, les agents de la DGRKC déplorent les violences subies. Ils dénoncent une réaction excessive et soulignent que la mesure vise avant tout à améliorer la sécurité dans la cité. L’identification des motos permettrait en effet de mieux lutter contre la criminalité, certains actes délictueux étant souvent commis à bord de motos non immatriculées.
Face à cette situation tendue, plusieurs voix appellent au dialogue entre les autorités et les conducteurs de motos. Si la régularisation du secteur paraît indispensable pour assurer l’ordre public, elle doit aussi tenir compte des réalités socio-économiques des travailleurs concernés.
Henock Makanzu