Lors de la récente consultation populaire tenue au bassin Damar, dans la ville de Matadi, Néhémie Wasisua, porte-parole de la jeunesse de l’Église Confessionnelle Kintuadi Kiabangunza (ACK), a élevé la voix contre ce qu’il qualifie de « persécutions orchestrées » visant son mouvement et son leader spirituel, le Prophète Menga Menga.
S’exprimant devant le ministre de la Justice, Constant Mutamba, Wasisua a dénoncé une marginalisation systématique de leur communauté, entretenue, selon lui, par des figures influentes du système politico-administratif et sécuritaire. « Nous sommes victimes d’un acharnement injustifié. On cherche à nous réduire au silence par tous les moyens », a-t-il déclaré avec indignation.
Un conflit foncier au cœur des tensions

Au centre des préoccupations exprimées par Wasisua se trouve un litige foncier vieux de plusieurs années à Songololo, où 500 hectares sont disputés entre la jeunesse de l’ACK et des personnalités puissantes, dont le général Kilimbalimba, commissaire divisionnaire de Kinshasa. Selon lui, cette affaire illustre parfaitement l’instrumentalisation de la justice contre les plus faibles. « Nous sommes confrontés à une répression brutale. Des soldats menacent même notre chef spirituel », a-t-il ajouté.
Il a également évoqué l’arrestation d’un policier qui avait pris la défense de leur leader, dénonçant un climat d’intimidation généralisée.
Des autorités sourdes aux appels au dialogue

Malgré les multiples démarches entreprises pour faire entendre leur cause, la jeunesse de l’ACK se heurte à un mur. Leur demande d’organiser une marche pacifique a été rejetée par les autorités provinciales, signe, selon Wasisua, d’une volonté manifeste de les museler.
Une rencontre avec le maire de Matadi, Dominique Nkodia Mbete, n’a pas apporté de solutions. Orientés vers le gouverneur, ils n’ont jamais obtenu d’audience. « Nous sommes ignorés, méprisés. Comment une jeunesse qui prône la paix et la justice peut-elle être traitée avec tant de mépris ? », s’est-il interrogé.
Exode Manonga