Alors que la situation sécuritaire continue de se détériorer à Boma, dans la province du Kongo Central, un groupe de jeunes réunis au sein du Collectif des Jeunes Bomatraciens a lancé ce mardi 29 avril 2025 un appel public en faveur du départ du maire Senghor Mbutuyibi Kuakula et de son équipe. Ils estiment que les autorités municipales n’ont pas su répondre efficacement à la montée des actes d’insécurité dans la ville.
Dans leur déclaration, les jeunes leaders d’opinion disent représenter les 17 quartiers de Boma. Ils déplorent une recrudescence des violences urbaines, marquée selon eux par une série de cambriolages, d’agressions et d’actes de délinquance dans les trois communes de la ville. Face à ce constat, ils affirment que les efforts de la mairie se révèlent insuffisants, voire inexistants.
Le collectif évoque par ailleurs la mise en place de comités d’auto-défense dans certains quartiers, une initiative citoyenne qui, selon eux, s’est heurtée à des difficultés, notamment l’arrestation présumée d’une vingtaine de jeunes volontaires par les services de police. Aucune confirmation officielle de ces arrestations n’a toutefois été donnée par les autorités compétentes.

S’exprimant dans un ton à la fois critique et revendicatif, ces jeunes appellent directement le président de la République, Félix Tshisekedi, à intervenir. Ils lui rappellent que la ville de Boma lui avait massivement accordé sa confiance lors des élections de décembre 2023, avec plus de 90 % des suffrages. Pour eux, cette confiance doit désormais se traduire en actes concrets en matière de gouvernance locale.
Leur appel porte notamment sur la désignation de nouveaux responsables urbains « jeunes, compétents et proches des réalités locales », selon les termes utilisés dans leur déclaration. Tout en affirmant leur attachement aux valeurs de paix, les signataires n’écartent pas l’idée de mener des actions citoyennes pacifiques si leur requête reste sans suite.
Cette prise de position intervient alors que le gouverneur du Kongo Central est attendu à Boma pour présider un conseil élargi de sécurité. Cette réunion devrait permettre d’examiner la situation sécuritaire actuelle et d’envisager des mesures concrètes pour rétablir l’ordre public.
Caris Nzita