L’installation des compteurs à prépaiement par la Société nationale d’électricité (Snel) SA à Kimpese, dans le territoire de Songololo en province du Kongo Central, suscite une colère grandissante au sein de la population. Alors que les habitants dénoncent un passage en force, le journaliste d’investigation Joly Toko pointe directement du doigt Fabrice Lusinde, Directeur général de la Snel, qu’il tient pour responsable d’un éventuel soulèvement populaire.
Un bras de fer qui s’intensifie

Depuis plusieurs mois, les habitants de Kimpese rejettent catégoriquement l’option du prépaiement, arguant que la Snel leur avait promis des compteurs semi-électroniques afin de lutter contre la surfacturation. Mais au lieu de respecter cet engagement, la société nationale d’électricité impose un modèle de consommation que la population considère comme inadapté à leur réalité socio-économique.
Face à cette situation, le député national Dodo Zola et le député provincial Gilphar Salabiako ont accompagné la population dans une série de démarches sous l’initiative de Joli Toko : tribune populaire, descentes de terrain et même une tentative de dialogue avec le Directeur général de la Snel à Kinshasa. Mais selon Joly Toko, la délégation de Kimpese n’a jamais été reçue, ce qui a renforcé le sentiment de mépris et d’abandon chez les habitants.
Un risque d’explosion sociale

Pour Joly Toko, la responsabilité d’un éventuel soulèvement repose entièrement sur Fabrice Lusinde, dont l’intransigeance met la paix sociale en péril. « Si la population se soulève et que des dégâts surviennent, ce sera sur la tête du DG de la Snel, car il a ignoré les revendications légitimes des habitants », avertit-il.
Il est très important de souligner que le journaliste d’investigation Joly Toko a organisé plusieurs tribunes populaires à Kimpese afin de maintenir la paix dans cette situation. Il a également soutenu le DG Fabrice Lusinde lors de sa suspension à la tête de la Snel. Dans ses démarches de soutien, il a même lancé un appel sur Top Congo FM pour demander le rétablissement de celui-ci dans ses droits.

Le journaliste rappelle que le pays traverse une période critique, marquée par l’agression rwandaise, et que le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, prône l’unité nationale pour soutenir les FARDC. Or, dit-il, « comment parler d’unité lorsque la Snel impose des décisions impopulaires qui poussent les citoyens à la révolte ? »
Un dernier appel avant l’embrasement ?

La colère monte à Kimpese et le rejet des compteurs à prépaiement pourrait rapidement dégénérer si aucune solution n’est trouvée. La balle est désormais dans le camp de la Snel et de son Directeur général, Fabrice Lusinde : écoutera-t-il la population avant qu’il ne soit trop tard ?
Josué Muleli