Trois chalutiers flambant neufs ont accosté vendredi 18 juillet 2025 au port de Boma, dans la province du Kongo Central, marquant une nouvelle étape dans la stratégie du gouvernement congolais pour renforcer la production locale de poisson et réduire sa dépendance aux importations.
Ces navires de pêche industrielle, construits en Égypte dans le cadre d’un contrat signé en 2021 avec la société Yetu, en collaboration avec le partenaire turc Pylrant, représentent le premier lot d’un projet national de grande envergure. L’initiative prévoit l’acquisition de huit bateaux : trois chalutiers de 28 mètres pour la pêche en haute mer, et cinq unités de plus petite taille pour les eaux intérieures. Le financement, d’un montant de 15 millions de dollars, a été intégralement pris en charge par le gouvernement de la République démocratique du Congo.
D’abord accueillis au port de Banana, dans la ville côtière de Muanda, les trois chalutiers ont ensuite rallié Boma après une escale technique. Prévue à 14 heures 30, leur arrivée a été retardée de quatre heures en raison d’un fort contre-courant sur le fleuve Congo. Une équipe du ministère de la Pêche et de l’Élevage était mobilisée sur place pour superviser les opérations de réception.
Ces navires, conçus pour la pêche en haute mer, sont également dotés d’équipements de transformation primaire du poisson. À terme, ils opéreront aussi bien dans les eaux de l’océan Atlantique que dans le bassin du fleuve Congo. Cette mise en service est perçue comme une réponse concrète aux défis liés à l’approvisionnement en produits halieutiques sur le marché national, où le poisson est encore majoritairement importé.
Chaque bateau porte le nom d’une figure emblématique de l’histoire congolaise : Patrice Emery Lumumba, Simon Kimbangu et Étienne Tshisekedi. Ce choix symbolique souligne l’ambition du gouvernement de faire de ce programme une avancée stratégique pour la souveraineté alimentaire et l’emploi dans le pays.
Selon les données officielles, la RDC dispose d’un potentiel halieutique estimé à 700.000 tonnes de poissons par an, grâce à son vaste réseau hydrographique comprenant le fleuve Congo, les lacs Tanganyika, Albert et Édouard, ainsi que son accès à l’Atlantique. Pourtant, cette ressource reste largement sous-exploitée, alors que la demande nationale continue de croître.
Avant d’être déployés, les trois chalutiers subiront une série de contrôles techniques. Une cérémonie officielle d’inauguration est attendue dans les prochains jours. En dotant le pays d’une flotte opérationnelle, le gouvernement espère insuffler une nouvelle dynamique au secteur halieutique, tout en créant des opportunités économiques pour les communautés riveraines et portuaires.
Avec cette avancée, la RDC amorce un virage vers une plus grande autonomie dans la gestion et l’exploitation de ses ressources naturelles, en mettant l’accent sur la transformation locale et la réduction des importations de denrées alimentaires stratégiques.
Josué Muleli
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