Un vent de colère souffle sur Songololo, l’un des territoires de la province du Kongo Central, où la population dénonce avec véhémence des pratiques jugées arbitraires au sein du Tribunal de Paix. Au cœur de la controverse, le juge président Weastone Kieyele Okumu est accusé d’instrumentaliser la justice à des fins personnelles, notamment en facilitant la spoliation foncière au détriment des véritables propriétaires terriens.
Une justice à vendre ?

Selon plusieurs témoignages recueillis, la gestion du juge Kieyele Okumu serait marquée par des pratiques opaques, où la justice se monnaye au plus offrant. « Pas d’argent, pas de justice », affirment des habitants excédés par ce qu’ils qualifient de dérives judiciaires. Certains dénoncent des décisions de justice rendues en faveur de personnes influentes, au détriment des citoyens ordinaires.
L’affaire qui cristallise actuellement les tensions concerne le notable et commerçant de Kimpese, Samy Balenda Vuayi, alias « Africain ». Ce dernier se retrouve condamné dans des circonstances jugées irrégulières après une procédure judiciaire controversée.
Un notable condamné sur fond d’injustice présumée

D’après les faits rapportés, Samy Balenda Vuayi est en conflit avec des spoliateurs présumés, Nduakulu et Kilandamoko, qui revendiquent sa concession située à Kimuana. Pourtant, il affirme détenir un certificat d’enregistrement en bonne et due forme prouvant la légitimité de sa propriété. Malgré cela, une plainte a été déposée contre lui pour destruction méchante du panneau signalant un cimetière clanique.
Dans une procédure jugée expéditive, le tribunal, sous la direction du juge président Kieyele Okumu, aurait prononcé une condamnation immédiate et sans preuves convaincantes. Fait troublant : avant même le prononcé du jugement, un mandat de prise de corps aurait été demandé au parquet, laissant entendre que la décision était déjà scellée à l’avance.
Face à cette situation, Samy Balenda Vuayi ne cache pas son indignation : « Vous me condamnez pour des faits inexistants ! Il n’existe aucun cimetière sur ma concession. C’est une pure invention du juge président Weastone Kieyele Okumu, avec qui je suis en inimitié depuis plus de trois ans », s’est-il indigné.
La population réclame le départ du juge président

Cette affaire a provoqué un tollé général à Kimpese et dans le territoire de Songololo. De nombreux habitants dénoncent des décisions judiciaires partiales et réclament le départ immédiat du juge président. « Nous n’avons plus confiance en cette justice corrompue ! », scandent-ils.
Alors que le climat devient de plus en plus tendu, les regards se tournent vers le ministère de la Justice, qui est attendu dans cette partie de la province. Le ministre d’État, Constant Mutamba, qui a déjà supervisé plusieurs dossiers judiciaires dans le Kongo Central (notamment à Matadi et Boma), sera-t-il interpellé sur cette affaire lors de sa visite à Kimpese ce vendredi 21 mars 2025 ?

En attendant, l’affaire Balenda Vuayi continue de susciter l’indignation et relance le débat sur l’intégrité du système judiciaire dans le Kongo Central.
Josué Muleli