Le tribunal militaire de garnison de Matadi, chef-lieu de la province du Kongo Central, siégeant en audience foraine dans l\’affaire de tirs de sommation qui ont occasionné une panique totale lundi 07 octobre dernier dans la ville précitée, en commune de Matadi, a poursuivi ce mercredi 09 octobre 2024, l\’étape des interrogations.
Lors de l\’audience de ce jour, le tribunal a, notamment, auditionné à titre de renseignant, le Maire de la ville Dominique Nkondia Mbete.

Dans son intervention, le maire de la ville a retracé le déroulement des faits au sujet de la manifestation des élèves sur l\’avenue qui loge le Collège Ntetembwa, non loin de sa résidence.
« Lorsque, j\’ai été informé par quelques personnes de la manifestation des élèves des écoles publiques : une manifestation qui n\’était même pas autorisée puisque nous n\’étions pas informé ; j\’ai demandé aux éléments de la police commis à ma sécurité et celle de ma résidence, de veiller en sorte que ces derniers ne tirent pas loin le bouchon du désordre. Puisque, je savais que la présence de la tenue de la police allait leur faire peur comme toujours. Or, ses enfants étaient divisés en deux groupes ; les uns passaient d\’une école à une autre pour faire des troubles. D\’autres par contre étaient allés déposer leur mémorandum au gouvernorat, que d\’ailleurs, j\’avais même échangé avec le lundi 7 octobre 2024 », a-t-il révélé.

Avant d\’ajouter :
« J\’avais écouté les crépitements de balles, mais je ne savais pas que c\’est mon garde du corps rapproché qui a usé de son arme à feu. Je l\’ai su grâce à des vidéos qui ont circulé sur la toile et j\’ai demandé à ses semblables de veiller sur lui. Je n\’avais pas donné d\’ordre à qui que ce soit de tirer. D\’ailleurs, moi et le ministre provincial de la jeunesse, avons sillonné dans quelques écoles dont Ntetembwa et Couvent pour calmer la panique qui y régnait. N\’eut été le cas, mais peut-être qu\’aujourd\’hui on aurait dû parler des morts et des blessés. Gloire à Dieu ! Il n\’y a pas eu d\’incidents majeurs ».

Invité à réagir sur la version des faits de l\’autorité urbaine, le prévenu Mapasikala, agent de police principale et garde du corps rapproché de l\’autorité urbaine a affirmé qu\’il n\’avait pas reçu d\’ordre, mais c\’est son reflex qui a joué devant une situation complexe.
« Du haut de son balcon, lorsque l\’autorité nous a demandé d\’aller voir ce qui se passait sur la voie principale, j\’étais seul. Les deux autres camarades policiers étaient occupés : l\’un se l\’avait et l\’autre était allé se recharger des unités. Alors, quand je suis sorti de la parcelle, j\’ai vu un grand nombre d\’élèves qui chantaient etc. À première vue, ils n\’avaient pas une bonne intention. Cependant, j\’avais commencé à replier jusqu\’à 30 – 50 mètres de la maison. Alors c\’est par là que j\’ai fait usage de mon arme à feu car, j\’avais remarqué que parmi les manifestants, il y avait un jeune homme qui détenait une machette », a-t-il fait savoir.

À la question de savoir pourquoi avait-il seulement usé de tirs de sommation ? Le policier répond :
« Mes supérieurs étaient tout près du jeune homme qui détenait la machette en question. Vu que les manifestants continuaient de se diriger vers nous, je m\’étais décidé à tirer seulement un coup de sommation pour les disperser et rétablir l\’ordre. C\’était mon propre reflex. Moi-même ! », a-t-il révélé.

Après une longue période interrogatoire et contradictoire, la présidente du tribunal a décidé de renvoyer le procès en flagrance à ce jeudi 10 octobre 2024.

Il est très important de souligner que le prévenu Mapasikala est poursuivi pour « violation des consignes et dissipation de munitions » pour avoir crépiter des balles réelles lors de la manifestation des élèves des écoles publiques de Matadi lundi 07 octobre dernier. Alors que ces écoliers réclamaient la reprise effective des cours freinée par la grève des enseignants.

Josué Muleli | NTEMO-CD.SITE